La métaphore de la poutre est très parlante pour les enfants. Accomplir une tâche nous amène d'un point de départ à un point d'arrivée, comme lors de la traversée d'une poutre. Et comme sur une poutre, nous pouvons à tout moment nous laisser déstabiliser, voire tomber, si notre attention est déviée. Il est aussi facile de visualiser qu'une activité peut demander une attention plus ou moins longue, plus ou moins continue (certains parleraient d'intensité) selon la largeur de la poutre, avec des conséquences plus ou moins fâcheuses en cas de chute (en fonction de sa hauteur).

Mais la poutre cache un autre message : le maintien de l'attention n'est pas une question de force, mais d'équilibre. Et il est d'autant plus facile de ramener son attention sur sa cible qu'on remarque rapidement qu'elle est en train de partir. Apprendre à stabiliser son attention implique donc de développer une sensibilité particulière aux premiers signes de la distraction, pour réagir dès qu'on se sait distrait. Cette sensibilité ne s'acquiert pas du jour au lendemain : il faut du temps, de la patience et de l'entraînement, exactement comme pour apprendre à traverser une poutre étroite sans tomber. Mais la bonne nouvelle est qu'il est possible de s'entraîner à tout moment de la journée et quelle que soit son activité, jusqu'à savoir enfin garder son esprit droit et stable, comme on a appris à maintenir son corps debout pour parvenir à marcher.